Dôme (rue du) N°17

Façade

Façade

Maison de négociant catholique. L’ancienne maison est achetée en 1741 par Ange Joseph Sarrez, marchand boutonnier, turinois. Son fils Claude Joseph l’acquiert en 1752 par adjudication financière. Il obtient la même année l’autorisation d’ajouter un balcon à la reconstruction projetée. En 1753 il demande des plans au maître maçon Georges Michel Muller (lequel est alors maître de la Tribu des maçons). Ce dernier lui réclame 24 florins pour son projet dont il n’a pas obtenu le chantier, car Sarrez a confié la reconstruction au maître maçon Jean Christophe Schneider. On ignore si ce dernier n’est que l’entrepreneur, s’il a respecté le projet de Muller ou s’il a  réalisé lui-même un nouveau projet. L’architecture de la façade présente des points communs avec celle voisine de l’orfèvre Spach (n° 18) construite en 1750.

Élégante façade à quatre niveaux et quatre travées, caractéristique du rococo strasbourgeois ; elle est entièrement parementée de grès, avec rez-de-chaussée à trois arcades, balcon de plan curviligne sur consoles sculptées au premier étage, chambranles variés à appuis galbés, grilles en fer forgé pour le balcon et les appuis de fenêtres.

Onze mascarons

sur cartouches variés de style rococo, parmi les plus beaux de Strasbourg, sont répartis sur trois niveaux. Au rez-de-chaussée ajouré par trois arcades, se situe, côté droit, une mystérieuse et belle jeune femme, malheureusement sans attribut pour l’identifier avec certitude. Sa tête, qui se détache sur une grande coquille d’un type unique à Strasbourg, est sculptée en très fort haut-relief, de son volumineux chignon s’échappent deux mèches de cheveux, une écharpe s’envole à gauche. Elle pourrait représenter Vénus, déesse de la beauté et de l’amour, caractérisée par son beau visage et ses mèches au vent comme pour certaines statues antiques et tableaux de la Renaissance italienne. Sur la même façade se trouvent aussi trois de ses amants, Mercure qui lui fait pendant à gauche, Neptune et Bacchus ainsi que son époux Vulcain. Sous le balcon, sur l’arcade centrale se reconnaît Hercule  héros incarnant la force, la puissance et le courage, protecteur des portes. Il est flanqué de sa massue, la dépouille du lion de Némée à longue crinière recouvre sa tête, les pattes sont nouées sous le cou. À droite, Mercuredieu des commerçants et artisans, à casque ailé et caducée abîmé se détache également sur une grande coquille. Au premier étage se situent les Quatre éléments . L’eau  est symbolisée par Neptune  dieu des océans et eaux douces, avec cheveux et barbe à mèches fluides, sourcils froncés en mèches, roseaux sur la tête (son front, garde la trace d’épis de roseaux) et trident sur pale de rame. La terre  est incarnée par Cérès, déesse des moissons et de l’été, flanquée d’une pioche et d’une bêche, d’un râteau, de fleurs, blés et raisins. Le feu est illustré par Vulcain, dieu des forgerons et métiers du fer, avec bonnet en fourrure, enclume, marteau, tenailles et fers de lance. L’air  est représenté par Junon, reine du ciel, entourée d’une raquette, d’un volant, de nuages et de plumes de paon. Au deuxième étage se voient les Quatre saisons. Elles sont illustrées pour le Printemps  et pour l’Été  par des jeunes filles avec des fleurs et des épis de blés, pour l’Automne , par Bacchus , visage sensuel et rieur, entouré de pampres de vigne et pour l’Hiver, par un vieillard emmitouflé de fourrure avec branche d’arbre dénudée. Les yeux semblent parfois conserver des traces de couleur.      

Mascarons du RDC : Divinités

Mascarons du premier étage : Éléments

Mascarons du deuxième étage : Saisons