Brûlée (rue) N°19

Hôtel Klinglin (hôtel du préfet) construit pour le prêteur royal, François Joseph de Klinglin (catholique), entre 1731 et 1736 par le maître maçon Jean Pierre Pflug. Celui-ci s’est probablement inspiré des projets fournis dès 1730 par les deux architectes associés Pierre Marcel Le Chevalier et Jean Querret du Bois, et par celui de l’architecte Joseph Massol. Ruiné par le bombardement de 1870, l’hôtel est démonté et reconstruit à l’identique par les architectes Jean Geoffroy Conrath et Édouard Rœderer. Les mascarons vers l’Ill et sur la cour d’honneur ont tous été refaits après 1872 sans que l’on sache s’ils reprennent l’iconographie des anciennes têtes. D’après les photographies postérieures au bombardement, ils ne semblaient pas avoir subi de gros dommages contrairement au reste du bâtiment.

La façade vers l’Ill est entièrement parementée de grès avec avants-corps à frontons cintrés et triangulaire. La façade sur cour, incurvée est parementée pour l’avant-corps central qui est  couronné d’un fronton cintré. Les avants-corps latéraux sont couronnés d’un fronton triangulaire.

Seize mascarons, vers l’Ill

Ils sont répartis sur les avant-corps : Têtes de femmes  coiffées à l’antique (deux nymphes  et une naïade  à collier de coquillages) et cinq têtes d’hommes  sans attribut (têtes de caractère, humeurs, tempéraments ?), le Printemps , l’Été , l’Automne  et l’Hiver , un Faune , Bacchus , Mercure  et Hercule .

Neuf mascarons, sur la cour d’honneur

Sur les avant-corps : deux têtes  coiffées à l’antique, deux faunes , deux silènes  (?) deux têtes  casquées et une à bonnet.

Un mascaron sur l’aile

construite par Joseph Massol en 1758 : Mercure entre un miroir et le caducée.

Brûlée (rue) N°13

H ôtel Gayot, puis de Deux-Ponts (hôtel du Gouverneur militaire). Hôtel de type parisien, construit entre 1754 et 1755 pour les frères (catholiques) François Marie Gayot (commissaire de guerre de la province d’Alsace, puis préteur royal) et Félix Anne Gayot de Bellombre (administrateur des vivres de l’armée). Les plans sont attribués à Joseph Massol, la construction est réalisée par le maître maçon Georges Michel Muller. En 1769 l’hôtel est vendu à Christian IV de Deux-Ponts qui l’acquiert pour ses neveux dont Maximilien Joseph de Deux-Ponts qui en aura l’entière propriété à partir de 1780.

Hôtel entre cour et jardin. Façades à deux niveaux. L’avant-corps central de la façade sur cour est parementé en grès et comporte un étage attique.

Un seul mascaron

Il est situé à l’étage de l’avant-corps sur cour et représente Minerve le visage impassible. Son casque porte la chouette, symbolisant la sagesse, entre les plumes du panache.

Brûlée (rue) N°09

Hôtel Hanau-Lichtenberg puis Hesse-Darmstadt (Hôtel de ville). Le comte Jean René III de Hanau-Lichtenberg (luthérien), après avoir demandé des plans à Robert de Cotte confie finalement la construction à son architecte personnel, Christian Louis Hermann ((1688-1751), Baudirector des bâtiments du comté. Le chantier commence en 1731 apparemment d’après le projet C de R. de Cotte remanié par Hermann. À la mort du comte en mars 1736, l’hôtel passe à son petit-fils Louis IX de Hesse-Darmstadt. Hermann est remplacé fin 1736 par Joseph Massol qui signale en 1737 la fin des travaux de sculpture de la façade sur cour ; l’hôtel est achevé en 1738.

Les façades sont partiellement parementées en grès. Vers la place, elle comporte quatre niveaux (sous-sol demi-enterré, rez-de-chaussée surélevé et deux étages) et dix-sept travées de fenêtres, celles du rez-de-chaussée sont en plein cintre pour les trois avants-corps. Celui du centre est entièrement parementé de grès, couronné par un fronton et précédé d’un perron. Côté cour d’honneur, l’ancien corps de logis ou corps principal est de plan en U, à trois hauts niveaux et onze travées de baies. Le rez-de-chaussée ajouré d’arcades en plein cintre est partiellement ouvert et forme porche ; dans l’axe central, avant-corps convexe, à fronton, orné de sculptures. Les ailes en retour, bien que plus basses que le corps de logis, comptent quatre niveaux ; leurs façades à trois travées vers la rue, ornées de mascarons au rez-de-chaussée, sont reliées par une monumentale porte cochère sculptée.

Neuf mascarons vers la place (1736)

Ils sont situés sur les trois avant-corps. Les trois mascarons du rez-de-chaussée de l’avant-corps central, sur clés de cintre à grands cartouches sont peut-être refaits, en tout cas ils ne sont pas du même atelier que les autres mascarons de l’hôtel. Divinités champêtres coiffées à l’antique (mèches ou nattes nouées sous le menton) représentant peut-être Bacchus  entre deux Nymphes  ou Bacchantes . Les autres, à l’étage noble, sur les avants-corps latéraux, montrent des Nymphes  (?) coiffées de fleurs de part et d’autre d’un Faune  et d’un Satyre . Ils sont de la même veine que les mascarons sur cour.

 

Quinze mascarons sur cour (1737)

La façade du corps de bâtiment principal a un avant-corps central convexe. Les mascarons se situent sur différents types de cartouches. Certaines têtes sont caricaturales, les iris sont creusés en cupule. Au rez-de-chaussée, on peut reconnaître, se répondant de part et d’autre d’un Jupiter  central avec éclairs et flammes (peu visibles) et traces de bûchage sur la tête, des Satyres  à cornes, des Silènes  à grandes mèches de poils, des Faunes  à grandes oreilles, des Démons  grimaçants et un Sylvain  (?). Sous le porche, entre deux trophées d’instruments de musique, se situe un mascaron qui représente vraisemblablement Apollon  avec sa couronne de lauriers. À l’étage, dans la partie centrale au-dessus de Jupiter, Diane  avec croissant de lune et coiffure à l’antique (sur un écu), Actéon  avec dépouille de cerf et Aurore  avec étoile et coiffure à l’antique (également sur un écu).

Six mascarons sur rue (1738 ?)

Deux corps de bâtiments secondaires, de part et d’autre du grand portail sur cour, donnent sur la rue Brûlée. Les mascarons qui ornent les baies sont abîmés, la morphologie des têtes aux traits modelés semble en avoir inspiré d’autres dans la ville. Quatre d’entre eux présentent des coiffures à l’antique. Flore  ou le Printemps  avec fleurs sur la tête et mèches de cheveux nouées à l’antique, sous le menton ; Mars  (?) casqué rappelant probablement la gloire et la valeur du prince (la partie antérieure du casque a disparu) ; Cérès  ou l’Été  avec épis de blé et mèches nouées ; Bacchus  ou l’Automne  avec raisins et mèches nouées ; Hercule , symbolisant la force et la puissance, coiffé de la dépouille du lion de Némée ; Vulcain  (?) ou l’Hiver  exceptionnellement imberbe, à bonnet et nattes nouées.