Cathédrale (place de la) N°9 – Mercière (rue) N°14

Grande maison de rapport construite en 1778 pour le cafetier luthérien Valentin Humbert, originaire de Hatten, et son épouse Marie Élisabeth Pfeffinger. La date de construction 1778 et le monogramme du maître d’ouvrage VH figurent chacun sur une clé de linteau du deuxième et du premier étage de la façade rue Mercière. Le rez-de chaussée qui a abrité le Café Humbert, puis de La Ville de Paris, fut exploité par Valentin Humbert jusqu’en 1795, puis jusqu’en 1823 par d’autres cafetiers. D’après une lithographie publicitaire d’Émile Lemaître (1808-1868) pour le magasin « Modes de Paris » de Melle J. Einholtz nous savons que le rez-de-chaussée primitif avait des fenêtres et la porte d’entrée du côté de la place  et trois arcades étroites vers la rue Mercière. Celles-ci étaient  probablement ornées des trois mascarons qui se situent maintenant sur les arcades modernes aménagées en 1910.

La maison, avec chaîne d’angle arrondie, comporte au-dessus des arcades contiguës du niveau inférieur, trois étages séparés par des cordons et un toit à versants brisés. Sept travées de fenêtres et lucarnes ajourent l’élévation vers la place et trois  travées celle vers la rue. Les linteaux des fenêtres sont en arc segmentaire et comportent des clés plates sauf  celles des premier et deuxième étages vers la rue Mercière qui sont sculptées de cartouches et motifs variés.

 

 

 

Trois mascarons

caractérisés par une draperie à retombées latérales, décorent le rez-de-chaussée. Rue Mercière : une tête d’homme sans attribut, à pommettes saillantes, barbe et moustache, porte un chapeau à large bord. Vers la place se situent deux têtes semblables de jeunes femmes à ample chevelure ramenée vers l’arrière, coiffée chacune d’un grand nœud se terminant de chaque côté par un phylactère qui semble porter des traces  d’inscription.

Cathédrale (place de la) N°25

Façade des maisons 25 et 25 bis

Façades des maisons n°25

Maison d’artisan, construite en 1766 (date portée) pour le chaudronnier catholique François Saus, époux depuis 1762 de Gertrude originaire de Saverne. En 1772 on lui refuse l’autorisation de s’aligner sur la maison voisine (côté gauche) qui est propriété du ferronnier Sultzer.

Maison étroite dont la façade ne comporte que deux travées de fenêtres accolées et trois étages sur un rez-de-chaussée parementé de grès, occupé par une porte à oculus ovale et une baie boutiquière (agrandie vers le bas) en anse de panier, ornée d’un cartouche gravé du millésime 1766.

Un mascaron

orne l’oculus de la porte, rappelant l’activité du propriétaire : Tête de  Vulcain  avec tenailles et marteau, emblèmes des métiers du fer.

Accolée à droite de cette maison

et portant le même numéro, demeure de Jean Charles Weisé. Également catholique et chaudronnier, il avait épousé la veuve du chaudronnier Saus et a vendu sa maison à son beau-fils André Saus en 1798. C’est sans doute ce dernier qui l’a fait reconstruire ou remanier en 1809 selon le millésime (incomplet pour la centaine) gravé sous les consoles du balcon de style néo-classique occupant le premier étage.

Façade à deux travées de fenêtres accolées sur un rez-de-chaussée à une arcade en anse de panier, parementé de grès comme le premier étage qui comporte le  balcon de style néo-classique ; les deuxième et troisième étages sont crépis

Trois petits mascarons

Sous les consoles du balcon figurent une tête de Satyre  cornu et une tête de Ménade  (?), de part et d’autre sont gravés les chiffres du millésime 1(8) / 09. Sur la clé de cintre de l’unique baie du rez-de-chaussée  figure peut-être un Vulcain , masque d’homme chevelu et barbu sans attribut. Ces trois têtes de petite taille et en bas-relief sont une survivance exceptionnelle au début du XIXe siècle de la mode des mascarons qui est tombée en désuétude après 1781.