Faubourg-de-Saverne (rue du) N°15

Maison dite À l’Ange (Zum Engel genannt), reconstruite pour M. Rubin, fabricant d’habillement, en 1901 par David Falk d’après un projet de 1884.

Trois mascarons du XVIIIe siècle, d’une typologie très particulière, se situent dans la cour. Ils sont en remploi dans des murs en brique, l’un sur la façade postérieure de la maison, les deux autres sur l’ancien atelier, en fond de cour. Chaque tête, sculptée sur une clé de cintre dont le grès rose est caché sous une couche de peinture, soutient une abaque dont la face supérieure porte des attributs et la face inférieure des anneaux dans lesquels coulisse un linge passant devant le cou et retombant sur les côtés du visage. Ces trois têtes sont probablement les vestiges de deux ensembles iconographiques de huit mascarons (les quatre Éléments  incarnés par des divinités mythologiques  et les quatre Saisons ), ayant ornés un même édifice disparu. Du premier ensemble est réutilisé ici la tête de Junon  (comme allégorie de l’Air ) qui porte sur l’abaque une petite tête d’Éole  soufflant le vent par les narines et la bouche et des plumes de paon, attribut traditionnel de la déesse. Les deux autres têtes correspondent à deux Saisons, l’Automne  sous les traits d’une jeune femme, avec pampres de vignes et l’Été  à visage de jeune homme coiffé d’une calotte et portant des épis de blés mêlés de bleuets.

Mascarons en remploi 15, Faubourg-de-Saverne 

Des mêmes ensembles, mais remployés sur deux façades des Bains municipaux (10 boulevard de la Victoire), construits par Fritz Beblo en 1905-1908, subsistent lHiver , Proserpine , Jupiter  et Neptune . Les trois allégories des Éléments sont regroupés côte à côte et sont caractérisés par la même typologie à abaque et linge que les mascarons en remploi à la maison dite À l’Ange. Ils sont probablement issus du même atelier et sont réalisés dans le même grès que Junon. Sur les Bains, la Terre , est représentée par Proserpine  les yeux clos, avec des plantes et un crâne sur l’abaque (caractéristiques rappelant qu’elle incarne la nuit,   la fécondité de la terre mais aussi qu’elle est la reine de l’empire des morts étant l’épouse de Pluton, dieu des enfers). Le Feu  correspond à Jupiter  dieu du ciel et du tonnerre, qui porte des éclairs (attribut traditionnel) et un coeur enflammé sur l’abaque ; l’Eau  est représenté par Neptune , yeux levés, moustache et barbe fluides, avec poissons sur l‘abaque. Les déesses aux visages lisses et sereins, contrastent avec ceux très expressifs des dieux. Sur la façade latérale du même bâtiment se situe une tête isolée faisant partie de la série des Saisons. Elle est également sculptée sur une clé de cintre, mais le bas a été adapté à l’arc sculpté de la porte. Représentation traditionnelle de l’Hiver  au visage barbu et expressif, coiffé d’une capuche en fourrure ; sur l’abaque, les habituelles feuilles de chêne sont remplacées par des branches de houx.

Mascarons en remploi 10 boulevard de la Victoire (pour comparaison)

Faubourg-de-Saverne (rue du) N°03.

Vue partielle de la façade

Vue partielle de la façade

Maison achetée en février 1771 par l’aubergiste luthérien Jean Frédéric Claussmann et sa première épouse, Marie Marguerite Mosseder. Il obtient aussitôt l’autorisation de faire reconstruire la façade sur les mêmes fondations par le maître maçon André Stahl qui a présenté la requête. Dès 1773 il vend la maison « reconstruite à neuf » à Jean Léopold, baron de Dettlingen.

La façade comporte cinq travées de fenêtres et trois étages. Le rez-de-chaussée et le balcon courant sont modernes.

Quatre petits mascarons

sur cartouches à coquille et volutes ornent les linteaux des fenêtres du premier étage. Ils représentent les Saisons . Le Printemps, l’Été et l’Automne sont incarnés par trois têtes de jeunes bourgeoises flanquées respectivement d’une rose, d’épis de blés et d’une grappe de raisins, l’Hiver par une tête d’homme encapuchonnée. Grès rugueux avec traces de peinture.