Fossé-des-Tanneurs (rue du) N°14

Façade

Façade

Maison d’artisan. En 1766 le serrurier luthérien, Antoine Henri Meyer, obtient l’autorisation de changer les fenêtres (« croisées ») de sa maison. Il est originaire de Brême et a obtenu le droit de bourgeoisie par son mariage avec Catherine Barbe May. Il a acquis la maison des héritiers de ses beaux-parents.

La façade comporte un rez-de-chaussée moderne et un quatrième étage ajouté au-dessus de la corniche. Les fenêtres refaites en 1766 correspondent à quatre travées sur trois étages, toutes ornées de mascarons sur linteaux à extrémités arrondies, les appuis sont galbés.

 

Douze mascarons

en pierre reconstituée ornent les fausses clés des linteaux en grès. Ils sont abîmés et empâtés par plusieurs couches de peinture, certains nez ont été restaurés en 2012. Au premier étage se situent les Saisons. Le Printemps, l’Été et l’Automne sont les copies ou moulages des mascarons des Saisons remployés au n°8 cour Saint-Nicolas : têtes de jeunes femmes à collier de perles et linge, cheveux ornés de leurs attributs habituels, visages graves et yeux légèrement tombants à pupilles gravées. L’Hiver, tête de vieillard, barbe au vent avec capuche drapée ornée de feuilles de chêne, est sans doute aussi une copie, probablement celle de l’Hiver disparu de la série des Saisons remployée cour St-Nicolas. Au deuxième et troisième étages figurent curieusement deux fois les mêmes têtes, illustrant les Moments de la journée. Têtes de jeunes femmes à collerettes dont les attributs ont partiellement disparu, mais qui sont les moulages des mascarons du même thème figurant à la maison Muller, place Saint-Étienne. L’Aurore (heure du matin) a perdu son étoile mais conserve ses fleurs, le visage est abîmé ; Vénus (heure de midi) conserve sa flèche ; Diane (heure du soir) a perdu son croissant de lune mais a conservé son carquois de flèches, Proserpine (heure de la nuit), garde un vestige de flambeau. Au troisième étage, la tête de Vénus porte côté droit l’inscription : SCH que l’on peut interpréter comme le début du nom du sculpteur auteur des moulages  (qu’il a probablement un peu retravaillés). Ce SCH peut correspondre à Schweighard Louis (Ludwig), passé maître en 1762, cité à propos de litiges en 1765 et en 1773 dans les registres de l’Échasse.

Les mascarons du premier étage

Leurs modèles : 8, cour Saint-Nicolas:

Les mascarons du deuxième et troisième étage

Leurs modèles : 7, place Saint-Étienne: