Saint-Étienne (place) N°7

Maisons du maître maçon catholique, Georges Michel Muller et de son épouse Marie Françoise Schisler. Elles ont été construites par lui même, en 1753 (maison côté droit) et en 1773 (maison côté gauche). Il est autorisé en 1753 à reconstruire à l’aplomb de l’encorbellement de l’ancienne maison et à mettre un balcon. La façade, à trois niveaux, quatre travées et balcon, est parementée en grès et porte deux séries de quatre mascarons, les Quatre moments de la journée et les Allégories des arts. Sur celle de la Musique figure l’inscription : DEN 12 Mai 1754, et les initiales superposées B/R probablement celles du sculpteur, qu’on peut sans doute identifier avec celles de Bernard Rebell, le seul pour cette période cité dans les actes de l’Échasse ayant ces initiales. En 1773, Muller achète la maison accolée à gauche et la reconstruit aussitôt sur le modèle de sa maison de 1753, mais la nouvelle façade est crépie et dépourvue de balcon. Il y fait reproduire les mêmes mascarons, apparemment moulés en pierre reconstituée formée d’un mortier à base de grès, avec un enduit de chaux lissant, peint couleur grès. La pierre reconstituée était fréquemment utilisée à Paris au XVIIIe siècle. Les mascarons en grès des Heures ont également été reproduits en 1766 aux fenêtres de la maison Meyer, rue du Fossé-des-Tanneurs. Les façades des deux maisons accolées se font pendant. Les portes et fenêtres du rez-de-chaussée sont en anse de panier, les fenêtres des étages en arc segmentaire.

Huit mascarons sur chacune des deux façades

Au rez-de-chaussée, les Quatre parties du jour sur clés de cintre. Aurore avec l’étoile du matin et des fleurs, Venus avec flèche (côté gauche) incarnant l’heure de midi, Diane pour l’heure du soir, avec le croissant de lune et son carquois de chasseresse , Proserpine pour l’heure de la nuit, les yeux presque clos, avec flambeau côté droit. À l’étage, Allégories des arts.  Celle de l’Architecture avec compas, équerre, règle et plans ; celle de la Musique (inscription à gauche, date à droite) avec deux rouleaux, livre et lyre antique ; celle de la Sculpture avec différents ciseaux, marteau, bloc à sculpter et épure ; celle de la Peinture, avec palette, pinceaux et toile. La partie inférieure de l’Allégorie de lArchitecture de 1773, est restaurée. Les mascarons en grès ont certainement été reproduits par moulage, ce qui explique que la Musique de 1773 porte l’inscription du mascaron de 1754, mais dont seul le millésime reste encore bien lisible.

Les Quatre parties du jour et les Allégories des arts de 1754

Les Quatre parties du jour et les Allégories des arts, copies de 1773