Vieux-Marché-aux-Poissons (rue du) N°33

Façade, vue des étages

Façade, vue des étages

Façades des n°27 à 33

Façades des n°27 à 33

Maison acquise en 1736 par le marchand de cuirs et maître chamoiseur, catholique, Louis Jacques Willame,natif de Maubeuge,  veuf de sa première épouse, Jeanne Thérèse Baudry dont il a un garçon et une fille. Remarié avec Marie Anne Josephe en 1735, il acquiert le droit de bourgeoisie la même année. Il fait reconstruire rapidement la maison achetée en 1736 et l’hypothèque en 1747 pour se faire bâtir une nouvelle maison en maçonnerie, beaucoup plus prestigieuse, surnommée à l’époque La Lanterne à cause du nombre de ses fenêtres (une soixantaine), située 12, rue de la Râpe – 7 rue des Écrivains. En 1750, son fils Joseph Guillain et sa fille Thérèse Le Roy (du premier lit) héritent de l’ancienne maison et restent propriétaires en indivision. Ils la font transformer ou reconstruire avant 1774, date à laquelle elle a doublé de valeur d’après les inventaires de succession.

La maison est en pan de bois, crépie dès l’origine avec chambranles peints couleur grès, pour imiter les maisons en maçonnerie. Elle compte un rez-de-chaussée (moderne) et quatre étages, mais seulement deux travées de fenêtres. Les linteaux en bois des étages sont ornés de mascarons en bois, cas unique à Strasbourg. Le rez-de-chaussée est surmonté d’une coursière se poursuivant sur la maison accolée également en pan de bois crépi ; grilles en fer forgé pour la coursière et les appuis de fenêtre.

Huit petits mascarons

en bois, peints comme les chambranles, couleur grès, ornent tous les étages. Les visages, empâtés de peinture, sont rapportés sur les linteaux qui sont formés par des planches moulurées fixées sur les sablières de chambrée du pan de bois ; elles sont sculptées de volutes et du col drapé des têtes qui sont rapportées. Aux premier et deuxième étages figurent les Quatre saisons : deux têtes de femmes peu gracieuses pour le Printemps (couronne de fleurs) et pour l’Été (épis). L’Automne a disparu, l’Hiver est incarné par une tête de vieillard à capuche. Aux troisième et quatrième étages se situent les Quatre parties du monde à coiffes traditionnelles : casque à panache pour l’Europe, turban pour l’Asie, dépouille d’éléphant pour l’Afrique, plumes et pendants d’oreilles pour l’Amérique.

Vieux-Marché-aux-Poissons (rue du) N°22

Façade

Façade

Maison achetée en 1768 par le marchand luthérien Jean Ehrmann et son épouse Marie Catherine Gambs à Marie Marguerite Helck. On sait par le Registre des loyers communaux qu’ils remanient la façade en 1769.

Elle est entièrement parementée de grès, comporte quatre niveaux et autant de travées de fenêtres. Rez-de-chaussée moderne.

Quatre mascarons

représentant les Saisons  ornent les linteaux du premier étage. L’Hiver, incarné par un homme barbu à capuche, commence la série suivi par trois jeunes femmes aux cheveux ornés de fleurs, d’épis de blés et de pampres. Les cheveux de l’Été, en coques tressées, rappellent la coiffure de l’Aurore au n°4 rue de l’Épine, très proche par la date.

Vieux-Marché-aux-Poissons (rue du) N°21

Façade

Façade

Maison bourgeoise reconstruite à neuf en 1739, avec autorisation d’y établir un balcon, pour le négociant catholique d’origine italienne Claude Tourni et Marie Françoise Dangelo. Ils se sont mariés à Sélestat en 1732 et Tourni a obtenu la même année le droit de bourgeoisie. C’est le maître maçon Jacques Gallay qui en est le maître d’œuvre. Il s’agit de la maison bourgeoise la plus ancienne, avec la maison Schrader, au n°14 rue du Dôme, à être ornée de mascarons sur les baies.

La façade, à quatre niveaux et trois travées, comporte des arcades en anse de panier au rez-de-chaussée parementé de grès et un balcon courant, sur quatre consoles, au premier étage ; fer forgé pour le balcon et les appuis de fenêtres ; décor à la Bérain sur les pilastres.

Trois mascarons

ornent la façade. Elles représentent des têtes de femmes sans attribut. Deux d’entre elles sont situées au rez-de-chaussée sur des cartouches de style Régence à corniche et lambrequin ; elles ont une coiffure originale, une longue mèche de cheveux retombant sur un côté, les autres relevés, coiffés en nattes sur le dessus de la tête, nattes fixées pour l’une par un bijou en forme de fleur, nouées pour l’autre ; leur bouche entre ouverte laisse voir les dents, les mentons sont marqués. Dans l’axe central se situe un cartouche avec armes parlantes, probablement des Tourni. À l’étage, dans le même axe, troisième mascaron (restauré ou refait à l’identique ?) d’une jeune femme avec  coiffure dite à l’Antique (mèches de cheveux noués sous le menton), réalisée dans un grès différent des deux autres têtes et manifestement d’une autre main.

Vieux-Marché-aux-Poissons (rue du) N°14

Façade

Façade

Maison achetée en 1761 par le fripier luthérien Jean Michel Barthel, originaire des environs de Darmstadt, et son épouse Anne Marguerite Rosa, à la veuve de Jean Daniel Baer, orfèvre. On sait par le Registre des loyers communaux qu’il remanie la façade en 1767.

Elle est parementée en grès, comporte cinq niveaux à trois travées de baies. Le rez-de-chaussée est refait, le quatrième étage probablement rajouté.

Trois mascarons

ornent le premier étage, avec représentation exceptionnelle des Rois mages : Melchior à grande barbe, voile et couronne fermée ornée de cabochons, Balthazar à cheveux crépus, pendants d’oreilles et turban à broche, Gaspard, barbu, nez cassé, turban à broche et aigrette. Traces de peinture pour les iris.