Dôme (rue du) N°18

Façade

Façade

Maison d’artisan reconstruite pour l’orfèvre luthérien Balthasar Frédéric Spach (époux depuis 1737 de Sophie Dorothée Schaaf). Il obtient en novembre 1750 l’autorisation d’aligner sa façade sur la maison voisine et d’y mettre un balcon. La construction a parfois été attribuée à Jacques Gallay, mais l’architecture de celui-ci est plus Régence que rococo. La façade a probablement inspiré les maîtres d’œuvre et d’ouvrage de la maison Sarrez voisine (n°17) qui lui est postérieure de trois ans. D’après le dessin des élévations pour le plan-relief de 1830, elle a été surhaussée du troisième étage et au rez-de-chaussée les arcades latérales, primitivement plus courtes, qui correspondaient à d’anciennes baies boutiquières, ont été agrandies en baies marchandes.

Belle façade du rococo strasbourgeois, entièrement parementée en grès, à quatre travées de fenêtres et trois arcades au rez-de-chaussée, balcon central de plan curviligne sur consoles sculptées et remarquables grilles en fer forgé pour le balcon et les appuis des fenêtres du premier et du deuxième étage.

Sept mascarons

sur cartouches rococo. Au rez-de-chaussée, allégorie de l’Espérance, vertu théologale, les cheveux ornés de fleurs et grande ancre passant derrière le cartouche ; sous le balcon, noble tête de Chronos  qui symbolise le temps qui passe et annonce la mort ce que rappellent aussi le sablier flanqué d’ailes de chauve-souris et la faux ; allégorie de la Prudence, vertu cardinale, coiffée d’un diadème et flanquée de ses attributs, le miroir et le serpent. Au premier étage, se situent les Quatre saisons  : trois têtes de jeunes filles souriantes : le Printemps  aux cheveux ornés de fleurs, l’Été  coiffée d’un chapeau, avec épis de blés et faucille, l’Automne à opulentes grappes de raisins, et pour l’Hiver, tête d’homme soucieux, barbu, à capuche de fourrure et branche de chêne. Au deuxième étage figurent, non représentés par des têtes de divinités, les symboles des Quatre éléments  illustrés pour l’Eau par un dauphin et des roseaux, pour la Terre par des fleurs, fruits et légumes, pour le Feu par une salamandre et des flammes et pour l’Air par un oiseau dans les nuées.

Au rez-de-chaussée : des Allégories

Au 1er étage : les Saisons

Au 2ème étage : les Éléments

Dôme (rue du) N°17

Façade

Façade

Maison de négociant catholique. L’ancienne maison est achetée en 1741 par Ange Joseph Sarrez, marchand boutonnier, turinois. Son fils Claude Joseph l’acquiert en 1752 par adjudication financière. Il obtient la même année l’autorisation d’ajouter un balcon à la reconstruction projetée. En 1753 il demande des plans au maître maçon Georges Michel Muller (lequel est alors maître de la Tribu des maçons). Ce dernier lui réclame 24 florins pour son projet dont il n’a pas obtenu le chantier, car Sarrez a confié la reconstruction au maître maçon Jean Christophe Schneider. On ignore si ce dernier n’est que l’entrepreneur, s’il a respecté le projet de Muller ou s’il a  réalisé lui-même un nouveau projet. L’architecture de la façade présente des points communs avec celle voisine de l’orfèvre Spach (n° 18) construite en 1750.

Élégante façade à quatre niveaux et quatre travées, caractéristique du rococo strasbourgeois ; elle est entièrement parementée de grès, avec rez-de-chaussée à trois arcades, balcon de plan curviligne sur consoles sculptées au premier étage, chambranles variés à appuis galbés, grilles en fer forgé pour le balcon et les appuis de fenêtres.

Onze mascarons

sur cartouches variés de style rococo, parmi les plus beaux de Strasbourg, sont répartis sur trois niveaux. Au rez-de-chaussée ajouré par trois arcades, se situe, côté droit, une mystérieuse et belle jeune femme, malheureusement sans attribut pour l’identifier avec certitude. Sa tête, qui se détache sur une grande coquille d’un type unique à Strasbourg, est sculptée en très fort haut-relief, de son volumineux chignon s’échappent deux mèches de cheveux, une écharpe s’envole à gauche. Elle pourrait représenter Vénus, déesse de la beauté et de l’amour, caractérisée par son beau visage et ses mèches au vent comme pour certaines statues antiques et tableaux de la Renaissance italienne. Sur la même façade se trouvent aussi trois de ses amants, Mercure qui lui fait pendant à gauche, Neptune et Bacchus ainsi que son époux Vulcain. Sous le balcon, sur l’arcade centrale se reconnaît Hercule  héros incarnant la force, la puissance et le courage, protecteur des portes. Il est flanqué de sa massue, la dépouille du lion de Némée à longue crinière recouvre sa tête, les pattes sont nouées sous le cou. À droite, Mercuredieu des commerçants et artisans, à casque ailé et caducée abîmé se détache également sur une grande coquille. Au premier étage se situent les Quatre éléments . L’eau  est symbolisée par Neptune  dieu des océans et eaux douces, avec cheveux et barbe à mèches fluides, sourcils froncés en mèches, roseaux sur la tête (son front, garde la trace d’épis de roseaux) et trident sur pale de rame. La terre  est incarnée par Cérès, déesse des moissons et de l’été, flanquée d’une pioche et d’une bêche, d’un râteau, de fleurs, blés et raisins. Le feu est illustré par Vulcain, dieu des forgerons et métiers du fer, avec bonnet en fourrure, enclume, marteau, tenailles et fers de lance. L’air  est représenté par Junon, reine du ciel, entourée d’une raquette, d’un volant, de nuages et de plumes de paon. Au deuxième étage se voient les Quatre saisons. Elles sont illustrées pour le Printemps  et pour l’Été  par des jeunes filles avec des fleurs et des épis de blés, pour l’Automne , par Bacchus , visage sensuel et rieur, entouré de pampres de vigne et pour l’Hiver, par un vieillard emmitouflé de fourrure avec branche d’arbre dénudée. Les yeux semblent parfois conserver des traces de couleur.      

Mascarons du RDC : Divinités

Mascarons du premier étage : Éléments

Mascarons du deuxième étage : Saisons

 

Dôme (rue du) N°14

Façade

Façade

Maison dont l’ancienne façade à deux encorbellements a été reconstruite en 1739 pour le marchand catholique Jean Christophe Schrader (époux depuis 1712 d’Agnès Bessière). À cette date il obtient l’autorisation municipale d’aligner son nouveau rez-de-chaussée sur la maison accolée, c’est à dire légèrement en retrait sur l’aplomb du premier encorbellement de son ancienne maison. C’est la première des cinq maisons à mascarons qui a été reconstruite au XVIIIe siècle dans cette rue et la première maison bourgeoise à être ornée de têtes sur chambranles, avec la maison construite par Gallay pour le négociant Tourni, 21 rue du Vieux-Marché-aux-Vins.

La façade, à trois niveaux et quatre travées de fenêtres, comporte un rez-de-chaussée appareillé ajouré de trois arcades ; les étages sont séparés par un bandeau. Les proportions des baies sont identiques à celles figurant sur le dessin de l’élévation réalisée pour le plan-relief de 1830.

Quatre mascarons

 directement sculptés sur les linteaux, sans fond ornemental, (à la manière du XVIIe siècle), avec raccord visible de matériau pour la partie supérieure des sculptures : un Faune rieur, à grandes oreilles, découvrant ses dents et trois Têtes de caractère sans attribut, mais aux expressions différentes, deux d’entre elles sont enveloppées de draperies finement rayées, l’une avec aigrette. Ils sont tous barbus, mais seuls deux d’entre eux ont des yeux gravés.

Dôme (rue du) N°12

Façade

Façade

Maison bourgeoise de l’avocat et ammestre catholique, Jean Georges Langhans, qui en est propriétaire entre 1747 et 1775. La maison est reconstruite en 1751.

La façade à quatre travées comporte deux étages anciens parementés en grès ; le rez-de-chaussée, refait, a perdu sa porte d’entrée latérale qui était flanquée à droite par deux grandes fenêtres. Elles sont visibles sur le dessin de l’élévation réalisé pour le plan-relief du XIXe siècle. Le quatrième niveau, au-dessus de l’ancienne corniche, avec balcon courant est un aménagement plus récent.

Six mascarons

mythologiques ornent le rez-de-chaussée et le premier étage. Au niveau inférieur, provenant des anciennes baies, se situent, à gauche, Latone  (plus connue sous son nom grec Léto) déesse de la santé et de la maternité, accompagnée du coq qui était son oiseau préféré, et à droite, sa fille Diane  (Artémis) déesse de la chasse, avec son chien et une branche de chêne, le croissant de lune (abîmé) sur le front, car elle incarne l’astre lunaire. La troisième baie a probablement porté Apollon , incarnation du soleil, frère jumeau de Diane ; il est rarement représenté à Strasbourg. Au premier étage, les mascarons représentent Neptune  dieu des mers et des eaux douces (protecteur de Latone, frère de Jupiter et de Junon) les sourcils en mèches, cheveux et barbe semblant ruisseler d’eau, et son épouse Amphitrite déesse des océans et des monstres marins (ayant secouru Latone au moment de son accouchement) avec son attribut, le poisson dans les cheveux, collier de perles et animal marin autour du cou ; Jupiter, roi des dieux, amant de Latone, père des jumeaux, sans attribut et son épouse jalouse et rancunière, persécutrice de Latone, Junon, reine du ciel, avec plumes de paon dans les cheveux. Le dessus de ces quatre têtes permet de voir que la partie supérieure des pierres d’attente n’a pas été sculptée, mais simplement dégrossie.

Dôme (rue du) N°07

Façade

Façade

Maison de maître maçon, tailleur de pierre. En décembre 1744, Jacques Gallay (catholique), ancien appareilleur du palais Rohan, auteur de nombreux édifices à Strasbourg, commence la reconstruction de sa demeure. Il obtient en 1745 l’autorisation d’y mettre un balcon en remplacement de l’oriel de l’ancienne maison. L’escalier avec belle rampe en fer forgé de la même époque est conservé.

La façade à cinq travées et quatre niveaux est entièrement parementée de grès, ornée de quatre pilastres corinthiens d’ordre colossal et d’un balcon au-dessus de la porte cochère centrale. De part et d’autre les fenêtres ont été remplacées par des vitrines. L’exécution de chaque mascaron est réalisée sur cinq pierres d’attente.

Cinq mascarons

décorent le premier étage : les Quatre parties du monde , représentées par l’Europe  casquée, l’Asie  à turban orné d’un croissant de lune et d’un bijou, l’Afrique à dépouille d’éléphant, l’Amérique  de type négroïde, à collier de perles, pendants d’oreilles et coiffe à plumes. Les cartouches à petite corniche rappellent ceux de la maison Tourni par Gallay, de 1739 (rue du Vieux-Marché-aux-Vins) et ceux de la maison Mogg-Cappaun, de 1744 (place Brogglie). Dans la travée centrale, sur la porte-fenêtre du balcon, allégorie de l’Architecture  dont la morphologie rappelle un peu celles de Flore et de Cérès à l’hôtel Hanau-Lichtenberg (façades vers la rue Brûlée). Les emblèmes sont abîmés, mais on y reconnaît encore un plan, une plume, deux livres, une équerre, un compas (effrité), et un globe, lequel fait sans doute allusion à Uranie, muse de la géométrie souvent associée à l’architecture. Les yeux de plusieurs mascarons portent des traces de couleur.